UNE
AMBITION POUR L�EMPLOI ET LE D�VELOPPEMENT �CONOMIQUE
DE PARIS
1
Paris du plein emploi : un devoir d�insertion
prioritaire
2
Paris de la cr�ation d�entreprises
3
Paris, partenaire des grands acteurs �conomiques
:
4
Paris, ville europ�enne, si�ge d��tats majors
de grands groupes internationaux
5
Paris de l��conomie au quotidien
6
Paris, capitale mondiale du tourisme
Malgr�
des atouts consid�rables � main d��uvre
qualifi�e, potentiel universitaire et de
recherche de premier plan, qualit� des
infrastructures et des services publics, place
financi�re en progression, ville hautement
touristique � Paris doute de son avenir dans la
comp�tition �conomique mondiale que se livrent
les grandes m�tropoles.
Le
retour de la croissance y a fait baisser le ch�mage,
comme ailleurs mais moins qu�ailleurs. Avec plus
de 100 000 demandeurs d�emploi, le taux de ch�mage
parisien, de l�ordre de 11 %, reste sup�rieur
� la moyenne francilienne et nationale. Autre
constat inqui�tant, celui de sa r�partition tr�s
in�galitaire : cinq arrondissements (10e, 11e,
18e, 19e et 20e) regroupent pr�s de 60 % des
demandeurs d�emploi parisiens et des trois
quarts des ch�meurs de longue dur�e alors
qu�ils ne repr�sentent qu�un peu plus du
tiers de la population de la capitale.
Paris
doute de son dynamisme et de sa place dans le
monde et cette inqui�tude r�sulte plus de
l�incapacit� des municipalit�s pr�c�dentes
� �laborer une v�ritable strat�gie de d�veloppement
�conomique et d�emploi que d�une quelconque
fatalit� qui vouerait la capitale � n��tre
qu�une ville si�ge du gouvernement du pays et
vivant sur les vestiges d�un pass� glorieux.
Car, les responsabilit�s des �quipes sortantes
sont lourdes :
�
Pendant plus de 20 ans, la droite municipale n�a
mis� que sur l�immobilier de bureau � et son
cort�ge de sp�culations � ou les implantations
de si�ges sociaux. Si ces derni�res doivent
continuer � �tre encourag�es, elles ne
sauraient constituer la seule boussole d�une
politique de rayonnement �conomique de Paris. Le
retournement du march� immobilier, le
ralentissement de la croissance au d�but des ann�es
quatre-vingt, la concurrence de d�partements
limitrophes comme les Hauts-de-Seine dans la
course � l�installation d�entreprises sur
leur territoire ont accentu� la " crise
" de l��conomie parisienne et pris au d�pourvu
une municipalit� d�sarm�e.
�
Fait aggravant, la droite parisienne a toujours
superbement ignor� le reste de l�Ile-de-France.
Mur�e dans des certitudes � combien hasardeuses,
pensant que le salut �conomique de Paris pouvait
�tre trouv� � l�int�rieur du p�riph�rique
f�t-ce au d�triment du reste de l�agglom�ration,
elle n�a su comprendre ni les mutations en
cours, ni que le destin de Paris se jouait � l��chelle
d�une m�tropole capable de rivaliser avec ses
concurrentes �trang�res. Ainsi, pendant de
longues ann�es la municipalit� de Paris n�a
consid�r� la R�gion que comme le bailleur de
fonds de ses int�r�ts client�listes.
�
Ce n�est que tr�s r�cemment, et la plupart du
temps sous l�influence de l�opposition, que la
municipalit� a commenc� � esquisser un embryon
de politique de l�emploi et d�aides � la cr�ation
d�entreprises. Les moyens consacr�s ne sont
toutefois pas � la hauteur des enjeux et ne
correspondent nullement � une strat�gie
volontariste visant � faire de Paris le c�ur
d�une agglom�ration dynamique.
C�est
avec cette vision malthusienne que nous voulons
rompre en formulant sept propositions :
1.
Paris du plein emploi : un devoir d�insertion
prioritaire
Tendre
vers le plein emploi � Paris ne rel�ve plus de
l�utopie : il n�y a aucune raison � ce que
cet objectif devienne le nouvel horizon national
et qu�il ne se d�cline pas dans la capitale. La
cr�ation d�emplois passe bien entendu par le d�veloppement
de l�activit� �conomique mais la structure m�me
du ch�mage parisien, notamment du ch�mage de
longue dur�e, appelle une action particuli�re et
d�termin�e sur les publics en difficult�
d�insertion. L�enjeu est bien de ramener �
l�emploi quelques dizaines de milliers de
Parisiens et de Parisiennes qui ont perdu pied.
Nous
proposons donc que la Ville de Paris s�associe
fortement aux initiatives de l��tat, de la r�gion
et des associations tout particuli�rement dans le
cadre de la politique de la Ville. La priorit�
devra �tre accord�e aux orientations suivantes :
�
Cr�er des r�gies de quartier qui constituent un
excellent moyen de faire travailler les personnes
les plus en difficult� dans leur proximit�.
�
D�velopper les entreprises d�insertion et les
chantiers d�insertion qui offrent aux b�n�ficiaires
un contrat de travail assorti d�une formation.
Il s�agira en outre de renforcer les actions
d�insertion �conomique par l�utilisation des
conventions " Promotion de l�emploi "
de la direction d�partementale de l�emploi et
la formation.
�
Mettre en place avec les agences locales pour
l�emploi de certains quartiers des actions syst�matiques
de rapprochement entre demandeurs d�emploi et
offres disponibles.
�
Favoriser la cr�ation des emplois de proximit�
(aide aux personnes �g�es, aux handicap�s, etc.
en organisant un v�ritable service municipal
travaillant en partenariat avec les associations
et l�ANPE).
�
Favoriser �galement les emplois associatifs
notamment dans deux types de m�tiers : des cadres
gestionnaires pour les ch�meurs de longue dur�e,
des animateurs sportifs et associatifs.
�
D�velopper les emplois jeunes en relation avec
les entreprises et services publics et faciliter
pour les jeunes en difficult� l�acc�s au
programme TRACE.
2.
Paris de la cr�ation d�entreprises
Aujourd�hui
la cr�ation d�emplois passe surtout par le d�veloppement
des PME � PMI et des tr�s petites entreprises (TPE).
Ce sont elles qu�il faut aider prioritairement
en les accompagnant aux moments cl�s de leur vie.
Cette aide passe par de l�information et du
conseil, par la mise � leur disposition de moyens
financiers facilitant leurs relations avec le syst�me
bancaire, par l�offre de locaux.
aide
en information et conseil
Deux
initiatives seraient particuli�rement utiles :
l�ouverture, sur l�exemple londonien, d�un
" p�le de comp�tence " en relation
avec les services concern�s de l��tat, les
organismes consulaires et l�ordre des experts
comptables destin� � informer les candidats �
la cr�ation d�entreprises sur tous les sujets.
La cr�ation, �galement, d�un conseil de chefs
d�entreprises chevronn�s pour aider les jeunes
cr�ateurs en mati�re strat�gique et pour les
faire b�n�ficier de leur exp�rience.
aide
en moyens financiers
L�exp�rience
et les �tudes disponibles montrent que plus des
trois quarts des projets de cr�ation
d�entreprises mettent en jeu, au d�part moins
de 100 000 F et 90 % d'entre eux moins de 300 000
F. Il a pourtant fallu attendre l�an 2000 pour
que la Ville se d�cide � participer, avec
d�autres partenaires, � un syst�me de pr�ts
d�honneur et de fonds de garantie des emprunts
bancaires des cr�ateurs d�entreprises. Mais les
moyens financiers engag�s par la municipalit�
sont totalement d�risoires : 1 MF pour les pr�ts
d�honneur et� 300 000 F pour le fonds de
garantie. De quoi aider � l��mergence de moins
de dix entreprises par an ! C�est bien �videmment
� une toute autre �chelle qu�il faut passer.
Ces m�canismes doivent donc �tre d�velopp�s en
m�me temps que les fonds d�amor�age pour les
entreprises innovantes.
aide
par mise � disposition de locaux
Des
locaux de qualit� et � loyer r�duit pour d�marrer
une activit� commerciale ou �conomique : tel est
le troisi�me besoin exprim� par tous ceux qui
ont l�ambition de cr�er une entreprise. Sur ce
plan-l� aussi la Ville est en retard. La bourse
de locaux vacants qu�elle a constitu�e n�est
en r�alit� qu�une banque de donn�es centralis�e
qui, certes, est utile mais ne correspond pas
vraiment aux besoins. C�est donc un service
municipal qu�il faut organiser au niveau d�concentr�,
c'est-�-dire dans les mairies d�arrondissement.
Il est en effet contre productif au plan de
l�efficacit� et scandaleux du point de vue de
la d�mocratie locale que les mairies
d�arrondissement ne disposent pas de
l�information sur les locaux publics vacants sur
leur territoire. De plus, les locaux offerts par
les SEM de la Ville sont souvent " bruts de d�coffrage
", ce qui oblige les preneurs � de lourds
investissements avant tout commencement
d�activit�. Un minimum d��quipements doivent
dont y �tre r�alis�s avant de les proposer �
la location.
Par
ailleurs, les h�tels industriels cr��s par la
Ville rel�vent pour nombre d�entre eux d�une
conception d�pass�e. C�est donc une nouvelle g�n�ration
de p�les d�activit�s qu�il faut d�sormais
construire fond�e sur les " immeubles
intelligents ". Nous y reviendrons dans nos
propositions sur " Paris et les nouvelles
technologies ".
3.
Paris, partenaire des grands acteurs �conomiques
:
�
la diff�rence de la plupart des grandes villes
europ�ennes, la Ville de Paris n�entretient pas
de relations suivies avec les grands acteurs �conomiques
que sont les grandes entreprises publiques ou priv�es.
Elle ne les consulte pas, ne les associe que tr�s
marginalement � ses projets et ne d�daigne pas
entretenir des relations conflictuelles avec
certaines d�entre elles. Ce comportement h�rit�
d�un autre �ge mais encore bien vivace est
totalement absurde.
Or,
ces entreprises, par leur activit�, participent
au d�veloppement urbain, �conomique et social de
la capitale. Elles contribuent � cr�er des
logements notamment pour leurs salari�s, des
services, de l�am�nagement, de l�activit�,
de l�emploi. Elles sont en relation �troite
avec leurs homologues �trang�res et disposent
souvent d�une surface et d�une exp�rience
internationales. Surtout, elles sont � m�me de
participer � des politiques globales ou de
proximit�.
C�est
pourquoi, nous proposons, de les associer � des
partenariats �troits avec la Ville de Paris et,
avec les organismes consulaires, � la cr�ation
d�un conseil strat�gique r�guli�rement
consult� par la municipalit� et faisant appel
aux comp�tences de repr�sentants europ�ens.
4.
Paris, ville europ�enne, si�ge d��tats majors
de grands groupes internationaux
Paris
doit rester attractif pour les si�ges des grands
groupes internationaux ce qui suppose que
plusieurs conditions soient r�unies :
�
en premier lieu, la capitale doit s�affirmer
comme place financi�re europ�enne et
internationale, non pas par f�tichisme de la
capitalisation boursi�re mais parce qu�il
n�est plus � d�montrer qu�une place financi�re
efficace est un �l�ment de comp�titivit�
crucial pour une m�tropole �conomique et que de
nombreux emplois sont li�s � son existence. Les
actions concr�tes � mener pour y parvenir sont
donc nombreuses : meilleure promotion de la place
de Paris, en prenant exemple sur l�action de la
" Corporation of London " renforcement,
en partenariat avec les universit�s et les
grandes �coles de commerce, des enseignements �conomiques,
juridiques et financiers, cr�ation d�une cit�
de la finance, mise en place d�un axe Paris �
Bruxelles � Amsterdam, avec haut d�bit
Internet, susceptible de consolider la soci�t�
Euronext qui regroupera prochainement les bourses
de ces trois villes, etc. Toutes ces actions n�cessiteront
un renforcement consid�rable des partenariats
engag�s encore trop timidement par la Ville de
Paris.
�
en second lieu, l�attractivit� de Paris passera
de plus en plus par l�affirmation de la capitale
comme n�ud de connexions europ�ennes et
internationales.
La
nouvelle municipalit� d�fendra donc l�am�lioration
des communications internationales de Paris que ce
soit par l�acc�l�ration des projets de
liaisons rapides ferroviaires entre le centre de
Paris et l�a�roport de Roissy �
Charles-de-Gaulle ou par l�extension du r�seau
TGV entre les grandes capitales d�Europe. Elle
examinera en outre la possibilit� de favoriser la
promotion progressive d�un centre d�affaires
dans le 10e arrondissement au confluent des deux
gares de l�Est et du Nord, cette derni�re se
situant au 2e rang mondial en terme de trafic.
5.
Paris de l��conomie au quotidien
Outre
les opportunit�s ouvertes par les grands
chantiers que constitueront demain la r�alisation
du plan universitaire U3M et la tenue �ventuelle
des Jeux olympiques de 2008, Paris doit assurer
une activit� dans l�ensemble de ses
arrondissements et de ses quartiers. Chaque
arrondissement ou groupe d'arrondissement doit
donc disposer d'une comp�tence socio-�conomique
et d'instruments : une maison de l'emploi pour d�velopper
notamment les services de proximit�, une maison
de l'artisanat et du commerce charg�e de la
modernisation et de l'implantation de ces activit�s
en coordination avec les milieux
socioprofessionnels et les associations locales.
Ces derni�res pourraient en outre servir
d'instance de concertation pour y conduire le
dialogue n�cessaire sur divers sujets : probl�mes
de livraisons, de r�cup�ration et de tri s�lectif
des d�chets, de s�curit�, d�accessibilit�,
voire de conditions de travail des conjoints de
commer�ants ou d�artisans. Un adjoint au Maire
sera d�sign� comme interlocuteur responsable.
6.
Paris, capitale mondiale du tourisme
Avec
pr�s de 30 millions de visiteurs par an dont 15
millions d��trangers, Paris est l�un des
principaux centres touristiques du monde. La
vocation �conomique de ce secteur n�est plus �
d�montrer puisqu�il repr�sente environ 10 % de
l�emploi parisien.
�
l�heure ou les professionnels et les experts
s�accordent sur la perspective d�un doublement
du tourisme mondial � l�horizon 2010 � 2020,
comment ne pas s�interroger sur la mani�re dont
Paris devra prendre ce " tournant de
civilisation " ? Les capacit�s h�teli�res
aujourd�hui globalement suffisantes, les
infrastructures de transport pourront-elles r�pondre
demain � ce nouvel afflux de visiteurs ? Si
gouverner, c�est pr�voir, il est alors
primordial que la municipalit� engage d�s le d�but
de la mandature prochaine une vaste consultation
avec tous les acteurs concern�s pour d�finir les
moyens de r�pondre � ce nouveau d�fi.
En
tout �tat de cause, quelques orientations devront
�tre mises en �uvre sans tarder.
�
doublement de la capacit� d�h�bergement des
jeunes touristes : Paris ne dispose que de 3 500
lits permanents pour l�h�bergement sp�cifique
des jeunes (auberges de jeunesse, centres et
maisons internationales de s�jour....). C�est
notoirement insuffisant et nous proposons de
doubler cette capacit� d�accueil au cours de la
prochaine mandature.
�
d�veloppement d�une approche territoriale plus
volontariste en concevant des produits
touristiques d�animation qui concernent les diff�rents
quartiers de Paris � l�instar de ce qui a �t�
r�alis� par une association de Belleville
�
association de la RATP � une politique
d�organisation des d�placements et des circuits
touristiques.
Enfin
Paris doit s'affirmer comme partenaire de son
agglom�ration.
Paris
ne peut plus envisager son avenir �conomique ind�pendamment
de son environnement et notamment de la r�gion
Ile-de-France. � d�faut, la cr�ation de
communaut�s interurbaines aux portes de Paris
risque d�enfermer la capitale dans les fronti�res
du p�riph�rique et de la vider de sa substance.
C�est
donc, en mati�re de d�veloppement �conomique
aussi, vers plus d�intercommunalit� qu�il
faut aller. La perspective de cr�ation d�une
communaut� d�agglom�ration � taxe
professionnelle unique constitue sans doute une
voie d�avenir. Mais le chemin sera peut-�tre
long pour y parvenir. Raison de plus pour
s�atteler � cette t�che et progresser par �tapes.
La
premi�re d�entre elles sera de mettre en �uvre
une participation active de la Ville de Paris �
la future agence de d�veloppement r�gional qui
verra bient�t le jour � l�initiative de la r�gion.
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