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Bertrand Delanoë
Aujourd'hui : 03/03/01 J-8
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Le projet pour Paris
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Le projet pour Paris
PARIS ENVIRONNEMENT

A La pollution atmosph�rique : un changement radical s'impose

B La lutte contre le bruit : une aspiration profonde des Parisiens

C Offrir un acc�s �gal � une meilleure qualit� environnementale

 

L'�mergence d'une culture environnementale, l'aspiration des Parisiens � un besoin accru de transparence et de garanties en mati�re de s�curit� sanitaire sont devenues des �vidences. Cette nouvelle demande sociale concerne au premier chef les pollutions diverses qui empoisonnent leur vie mais recouvre aussi d'autres pr�occupations : qualit� de l'eau potable, des aliments dans les cantines scolaires, recyclage, traitement des d�chets et des eaux us�es sont autant de questions qui n�cessitent d'offrir aux Parisiens un acc�s �gal � une meilleure qualit� environnementale et pour lesquels, les r�ponses apport�es par la municipalit� rel�vent souvent du bricolage, de l'indiff�rence ou d'un syst�me de gestion opaque et on�reux.

Pollution atmosph�rique et nuisances sonores tout d'abord : elles n'ont jamais fait l'objet d'une politique r�ellement volontariste de la part de la municipalit�, malgr� leurs cons�quences de plus en plus pr�occupantes sur la sant� et le bien-�tre des Parisiens. Nous proposons au contraire un ensemble de mesures d'envergure, afin d'enrayer cette d�gradation continue d'�l�ments essentiels de la qualit� de vie � Paris.

A La pollution atmosph�rique : un changement radical s'impose

La Ville reste inerte face � ce probl�me grave de sant� publique

Les effets sanitaires de la pollution atmosph�rique sont aujourd'hui parfaitement connus. Aux dommages caus�s aux groupes sensibles � personnes �g�es, asthmatiques, enfants en bas �ge � s'ajoutent les interrogations sur la sant� � long terme des enfants expos�s pendant leurs vingt premi�res ann�es � cette pollution. Ces donn�es objectives incontest�es expliquent l'angoisse des Parisiens : La pollution atmosph�rique a �galement des cons�quences tr�s inesth�tiques et co�teuses, par exemple en salissant continuellement les fa�ades.

La municipalit� a longtemps minimis� ce probl�me. Elle ne l'a finalement admis que devant les progr�s qu'a connu la mesure scientifique de la qualit� de l'air gr�ce, entre autres, � l'impulsion du Gouvernement depuis 1997. L'indice " atmo " s'est trouv� en 1999, durant 6 mois aux niveaux " m�diocres " et durant un mois et demi aux niveaux " mauvais ". Mais la Ville n'a apport� aucune r�ponse courageuse � ce d�fi. En effet, ce type de pollution provient essentiellement de la circulation automobile, les pollutions industrielles ayant �t� r�duites depuis trente ans par des r�glementations tr�s contraignantes. Or la municipalit� a toujours obstin�ment refus� de remettre en question la pr�pond�rance automobile dans les d�placements parisiens.

De nouvelles r�ponses adapt�es � l'ampleur du probl�me

Seule la r�duction de la place de l'automobile est susceptible de faire reculer sensiblement la pollution. C'est tout le sens de nos propositions sur les transports et les circulations. La priorit� aux transports en commun en site propre, la cr�ation d'un " r�seau vert " pi�tonnier, les mesures en faveur des pi�tons, des v�los ou des v�hicules �lectriques, auront pour cons�quence une am�lioration de la qualit� de l'air qu'il serait vain d'esp�rer par de simples r�formettes comme celle de la municipalit� actuelle.

Un dispositif ambitieux de pr�vention doit en outre �tre mis en place : " �codiagnostics " sur certains �quipements municipaux ou individuels des Parisiens, d�veloppement des v�hicules propres de la Ville, comme l'a d�j� engag� la RATP, r�duction des �missions polluantes d'origine ferroviaire�

Le suivi en milieu m�dical scolaire est d'autant plus important que les enfants sont parmi les plus expos�s. Une visite annuelle, assur�e par un m�decin scolaire, serait l'occasion de contr�ler les pathologies li�es � la pollution.

L'information est actuellement insuffisante sur les effets et les m�canismes de la pollution atmosph�rique. Gr�ce � des cycles de formation destin�s au corps enseignant, aux professionnels de la sant� et aux �ducateurs sportifs et �galement au travers d'actions de sensibilisation et de p�dagogie destin�es au grand public, l'enjeu du probl�me, les politiques suivies et l'�volution de la situation seront plus clairement pr�sents � l'esprit des Parisiens.

Enfin, l'am�lioration de la mesure de la pollution atmosph�rique m�rite d'�tre recherch�e, notamment par la multiplication des capteurs et le renforcement des moyens affect�s � Airparif.

B La lutte contre le bruit : une aspiration profonde des Parisiens

Des mesures aujourd'hui inadapt�es aux pr�occupations des Parisiens

Le bruit est l'une des trois premi�res pr�occupations des Parisiens. Notre ville cumule un fond sonore �lev� � d� � la politique actuelle du " tout automobile " � et des sources vari�es de bruits �lev�s. Le probl�me de sant� que pose le bruit est donc aigu. Il se double d'une tr�s mauvaise information sur les moyens de se prot�ger de cette nuisance. Pourtant, la France a accompli de sensibles progr�s dans ce domaine : la loi de 1992 sur le bruit constitue un excellent instrument ; par ailleurs, les moyens techniques de limiter le bruit d'installations, �tablissements ou mat�riels ont notablement progress�.

Le retard de la Ville, face aux cons�quences du bruit et � une demande inqui�te des Parisiens, est incompr�hensible compte tenu des moyens juridiques et techniques dont elle dispose. Certes, une s�rie de mesures non d�pourvues d'int�r�t ont �t� prises (par exemple contrat avec les entrepreneurs de b�timent et de travaux publics ou achat de quelques v�hicules silencieux). Mais elle n'agit ni tr�s rapidement � en t�moigne le retard dans l'�tablissement de la carte du bruit, d'ailleurs limit�e � la moiti� des rues seulement � ni tr�s �nergiquement � les aides et investissements ne sont gu�re significatifs � ni tr�s logiquement : comment lutter efficacement contre le bruit sans remettre en question la politique actuelle de circulation ? Tout prouve en r�alit� qu'il ne s'agit en rien d'une priorit� de la municipalit�.

Un programme coh�rent et ambitieux

La coh�sion des efforts est fondamentale : le bruit, r�sultat de mille sources, ne peut �tre combattu que par des mesures tr�s vari�es. De plus, il ne s'agit nullement d'exclure telle ou telle activit�, mais de trouver un �quilibre entre l'exercice d'une profession, d'un loisir, et le droit de chacun � la tranquillit�, ce qui suppose une action m�thodique et un ajustement tr�s fin des mesures prises. La coordination des efforts sera assur�e par un Plan de lutte contre le bruit qui int�grera trois dimensions compl�mentaires

˛ Lutte contre le "fond sonore" : nos propositions en matičre de circulation sont en fait les seules qui puissent sur ce point obtenir des r�sultats satisfaisants.

˛ Limitation des "bruits d�rangeants" (alarmes, v�hicules particuli�rement bruyants, �tablissements insuffisamment isol�s, etc..). Entre autres, l'effort de la Ville sur ses propres v�hicules m�rite d'�tre accentu�.

˛ Information des Parisiens sur leurs droits, notamment face aux comportements inciviques (bruits de voisinage par exemple).

Cette nouvelle politique sera fond�e sur une meilleure connaissance de la r�alit� du bruit � Paris : L'observatoire du Bruit proc�dera en permanence non seulement � une synth�se des constats chiffr�s mais aussi � une analyse d�taill�e des plaintes, enqu�tes et sondages. La Carte du Bruit sera non plus partielle mais exhaustive, et sera constamment remise � jour.

C Offrir un acc�s �gal � une meilleure qualit� environnementale

Notre ambition est de mener une politique responsable et transparente en mati�re de gestion environnementale des risques.

Mettre en �uvre un plan municipal pour la qualit� de l'eau potable

Le danger de pollution par les m�taux lourds due aux tuyaux d'alimentation v�tustes a �t� d�nonc� par tous les rapports sanitaires. Nous aurons donc � engager, conform�ment d'ailleurs � la r�cente directive europ�enne sur la qualit� de l'eau, un programme de remplacement des tuyaux contenant du plomb et autres polluants mobiles et ce, sans rench�rissement du prix de l'eau gr�ce � une ren�gociation des march�s publics avec les entreprises concessionnaires.

Acc�l�rer le tri s�lectif des d�chets

Face � l'incoh�rence et la lenteur de l'action municipale en mati�re de tri s�lectif, dont les budgets sont surtout consacr�s � la communication, nous devons acc�l�rer et am�liorer l'organisation de la collecte s�lective des d�chets et de leur recyclage. M�me dans les arrondissements o� le tri est entr� en vigueur, la moiti� des immeubles ne sont pas �quip�s en containers, faute d'am�nagements des locaux collectifs et d'information des gardiens. Un programme d'am�nagement de l'habitat, dont il faut pas sous-estimer par ailleurs les difficult�s, sera donc n�cessaire.

Cr�er des centres de tri et de recyclage dans Paris

L'action des Parisiens restera inefficace si les produits tri�s ne peuvent �tre regroup�s vers des centres multifili�res capables de pr�traiter les d�chets destin�s � �tre recycl�s (verre, plastique, papiers, d�chets verts�) ou incin�r�s. Aujourd'hui d�j�, en l'absence de centres locaux adapt�s, des flux de camions traversent Paris et les communes limitrophes. Pour �viter cette noria de v�hicules bruyants, devront �tre install�s une dizaine de ces centres � proximit� des voies ferr�es ou fluviales.
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