PARIS,
VILLE PARTENAIRE DE LA S�CURIT� DES PARISIENS
A
L�ins�curit� � Paris : une r�alit�
multiforme et �volutive
B
La s�curit� : une coproduction
C
Dix priorit�s pour un nouveau Contrat Local de S�curit�
L�ins�curit�
est une in�galit�. Elle frappe plus durement
encore les plus fragiles et les plus modestes des
Parisiens. Le droit des Parisiens � la s�curit�
� de tous les Parisiens, o� qu�ils vivent �
est au c�ur du Pacte r�publicain qui, � Paris
aussi, doit �tre fortifi�. Mais au-del� d�une
position de principe qu�il est toujours utile de
r�affirmer avec force, ce sont bien les
conditions concr�tes de sa mise en �uvre qui
doivent mobiliser les initiatives municipales.
La
majorit� parisienne sortante n�a manifestement
pas pris la mesure de ses responsabilit�s vis-�-vis
des Parisiens, l�gitimement soucieux que leur s�curit�
soit mieux assur�e. Elle s�est en effet pour
l�essentiel cantonn�e au commentaire pol�mique,
cherchant � instrumentaliser le sentiment d�une
d�gradation de la s�curit� des Parisiens et �
en attribuer la responsabilit� � une r�gression
des effectifs policiers � Paris, de fait engag�e
sous l�autorit� d�un ancien Ministre de l�Int�rieur,
� l��poque �lu RPR de Paris. Ce faisant, elle
a depuis longtemps d�sert� le seul terrain sur
lequel les Parisiens attendent leur mairie : le
terrain du travail concret dans les quartiers.
Prendre
au s�rieux les Parisiens sur un sujet qui figure
au deuxi�me rang de leurs pr�occupations,
c�est d�abord investir pleinement les comp�tences
municipales et d�partementales, qui sont d�ores
et d�j� celles de la Ville. Ce qui est
aujourd�hui tr�s loin d��tre le cas. La
pauvret� de l�engagement de la Ville dans le
Contrat Local de S�curit� en est d�ailleurs
une parfaite illustration.
La
ren�gociation � n�cessairement rapide � du
Contrat Local de S�curit� permettra de red�ployer
et d�intensifier l�intervention de la Ville
sur ses domaines de comp�tence, aujourd�hui
largement inexploit�s.
Au-del�,
la revendication de pouvoirs nouveaux en mati�re
de police municipale ne doit pas faire l�objet
d�une agitation politicienne confuse, sans d�bouch�s
ni perspectives. Elle n�a de sens que mise au
service d�une d�marche constructive, visant �
plus d�efficacit� et plus de transparence.
Dans
cet esprit, notre ambition sera de faire vivre au
niveau local la r�forme de la Pr�fecture de
Police pour une Police de proximit�, engag�e par
le gouvernement.
Les
Parisiens n�attendent en effet pas de leurs �lus
qu�ils organisent le d�voiement et l�empi�tement
de services municipaux sur les missions de la
police r�publicaine en mati�re d�investigation
et de r�pression de la d�linquance. Ce serait
source de confusion, donc de d�perdition
d�efficacit�, voire de bavures.
Ils
ne souhaitent pas davantage que soit orchestr�e
une rivalit� malvenue entre Mairie de Paris et Pr�fecture
de Police. Elle serait g�n�ratrice de conflits
inutiles.
Ils
attendent, en revanche, que la Mairie de Paris
fasse enfin son travail, c�est-�-dire qu�elle
remplisse les missions qui sont de son ressort,
dans un partenariat loyal, constructif et exigeant
avec l�ensemble des acteurs engag�s dans la
coproduction de leur s�curit�.
Dans
cette perspective, les propositions des
socialistes ont vocation � apporter des �l�ments
de r�ponse � deux demandes fortes des Parisiens
: plus de s�curit� pour les biens et les
personnes, davantage de civilit� entre habitants.
Nous
souhaitons donc mettre fin au d�sengagement qui
caract�rise de fait � l�heure actuelle la
posture de la majorit� sortante, au moment o�
les Parisiens ont besoin de l�engagement op�rationnel
de tous les acteurs de la vie locale dans la
coproduction de leur s�curit�.
A
L�ins�curit� � Paris : une r�alit�
multiforme et �volutive
La
d�linquance parisienne se situe aujourd�hui �
un taux de 136 infractions pour 1 000 habitants
contre un peu plus de 60 pour le reste du pays.
Pour comprendre cette situation il faut prendre en
compte que Paris est une ville de transit ou se
retrouvent � la fois ceux qui viennent y
travailler (2,5 millions de voyageurs par an) et
les touristes (21 millions par an). Capitale europ�enne,
Paris s�inscrit dans des r�seaux, des parcours
transversaux de d�linquance. Quelle est l��chelle
pertinente d�action ? C�est aussi bien le
quartier, l�arrondissement, l�agglom�ration
que l�Europe. Paris doit donc inventer une
politique originale de s�curit� mais pour cela,
elle doit aussi �tre consid�r�e comme une ville
ordinaire : avec ses territoires diversifi�s, ses
populations m�lang�es, ses multiples
intervenants, ses flux internationaux.
La
d�linquance parisienne est essentiellement dirig�e
contre les biens, avec une forte augmentation des
d�gradations ces derni�res ann�es. Les
infractions les plus fr�quentes sont le trafic de
stup�fiants et les d�lits de voie publique. Ces
infractions, par nature tr�s visibles, p�sent
lourdement sur le sentiment d�ins�curit�.
Si
la d�linquance touche l�ensemble de la
capitale, elle se diff�rencie selon les
territoires. La d�linquance est en effet plus
forte dans le quart nord est de Paris et se
singularise par un caract�re de proximit� qui
touche plus directement les Parisiens.
L�attention port�e � cette d�linquance n�a
pas �t� � Paris une priorit�. Il s�agit
aujourd�hui d�assurer la s�curit� pour tous
les Parisiens, sur les Champs �lys�es, dans le
Forum des Halles comme � Curial Cambrai.
�
Paris, aujourd�hui, l�ins�curit� est une r�alit�
multiforme et �volutive, donc complexe. Raison de
plus pour y opposer une d�termination sans
faille, qui d�cline des r�ponses elles aussi
multiformes et �volutives, donc partenariales.
B
La s�curit� : une coproduction
L��volution
de la d�linquance d�une part (d�veloppement
des incivilit�s, rajeunissement des auteurs, mont�e
en puissance des d�gradations), la mutation des
demandes publiques en mati�re de protection
d�autre part (surveillance � la sortie des �coles,
pr�servation de l�environnement et de la
propret�, interventions dissuasives �
l�encontre des rassemblements de jeunes) n�cessitent
un partenariat fort entre l�ensemble des acteurs
: Ville, Pr�fecture de Police, Justice,
bailleurs, RATP, SNCF, �ducation, travailleurs
sanitaires et sociaux, Conseil R�gional, communes
riveraines, associations, habitants�
C�est
justement dans cette conviction que la s�curit�
est le produit d�une action partenariale et
territorialis�e que r�side la force de la d�marche
des Contrats locaux de s�curit�. C�est �
l�incapacit�, culturelle et politique, de la
majorit� municipale sortante d�impulser une
telle dynamique que tient la faiblesse du Contrat
parisien.
Les
socialistes proposent donc de ren�gocier le
Contrat Local de S�curit� de Paris, en
impliquant les arrondissements � chaque �tape,
autour de dix priorit�s.
C
Dix priorit�s pour un nouveau Contrat Local de S�curit�
1.
Recr�er une convivialit� de voisinage par le d�ploiement
d�un r�seau de m�diateurs - correspondants de
nuit
Il
appartient � la Ville d�assurer, en partenariat
avec les bailleurs sociaux, une pr�sence
permanente dans les grands ensembles pour
contribuer � la r�solution de situations
conflictuelles qui ne rel�vent pas principalement
de la police. L�objectif sera d�arriver �
moyen terme (� mi-mandat) � une couverture de
l�ensemble de la capitale. Un objectif de parit�
doit �tre fix� entre le nombre d�Agents Locaux
de M�diation Sociale et celui des Adjoints de S�curit�.
2.
D�velopper l�aide aux victimes
La
r�paration due aux victimes fait partie int�grante
du protocole pour un meilleur niveau de s�curit�.
Les politiques d�aide aux victimes doivent donc
�tre au c�ur de notre action. Cette aide doit �tre
d�velopp�e dans deux directions : une aide
psychologique et juridique par l�ouverture de
bureaux d�aide aux victimes dans chaque
arrondissement. Une aide en terme de solidarit�
de voisinage par un partenariat entre la Ville et
les amicales de locataires (num�ro vert par
exemple). Il s�agit l� d��viter
l�isolement des victimes apr�s l�agression.
3.
S�curiser les parkings
Les
parkings des grands ensembles sont en effet
souvent ressentis comme des lieux d�ins�curit�.
Il faut trouver les moyens de les rendre plus s�rs.
Des mesures doivent �tre prises (�clairage, red�coupage,
gardiennage�). Des conventions pour la s�curisation
des parkings seront recherch�es avec les
compagnies d�assurances et les bailleurs sociaux
qui assument l�essentiel du co�t des d�gradations
commises.
4.
Favoriser le recentrage de la Police sur ses
missions premi�res
Surveillance
des sorties d��coles, verbalisation de la
malpropret� sur tous ces sujets, la ville doit
prendre les choses en mains. Il s�agit en effet
de missions de proximit� qui rel�vent de
l�action municipale.
5.
D�velopper la pr�vention de la d�linquance
L�
o� ils interviennent, les Clubs de pr�vention sp�cialis�s
dans l�adolescence en difficult�, ont fait la d�monstration
de leur utilit�. Les activit�s de ces �quipes
de pr�vention sont en effet d�terminantes pour
lutter contre les exclusions et pr�venir la d�linquance.
La faiblesse des moyens allou�s par le D�partement
aux �quipes de pr�vention r�duit fortement la
port�e de leurs interventions. Ils doivent donc
�tre r��valu�s pour �tre mis au niveau des
difficult�s rencontr�es.
6.
Renforcer les partenariats avec l��ducation
Nationale
L�ouverture
de classes relais, la mise en place d�un r�seau
d�accompagnement pour les �l�ves exclus des �tablissements
scolaires et le d�veloppement d�une politique
d�aide aux devoirs sont autant de gisements �
exploiter et autant d�initiatives que la
Municipalit� devra soutenir.
7.
D�velopper les actions sportives dans les cit�s
Aujourd�hui,
obtenir un cr�neau sur un terrain sportif pour un
club de pr�vention ou une association de jeunes
est une mission pratiquement impossible. Il faut
afficher clairement une priorit� d�attribution
aux habitants du quartier pour les terrains de
proximit�.
8.
Faciliter l�exercice de la parentalit�
La
place des parents est essentielle. Il ne s�agit
pas de mettre en accusation les parents, mais de
les aider � tenir leur r�le et leur devoir d��ducation,
notamment dans la responsabilisation de l�absent�isme
scolaire. Un programme de soutien aux parents en
difficult� sera lanc� en partenariat avec la F�d�ration
des centres sociaux de Paris.
9.
Donner la priorit� � la lutte contre la drogue
La
question des drogues est indiscutablement une
question centrale � Paris, g�n�ratrice de
nuisances pour les riverains et d�un fort
sentiment d�ins�curit�. Si la lutte contre les
trafics rel�ve de la Police Nationale, la Ville
doit �tre pr�sente sur les volets de la pr�vention,
de la r�insertion et de la prise en charge
sanitaire des toxicomanes. Depuis plusieurs ann�es,
des initiatives importantes ont �t� prises sous
l'impulsion des mairies du Nord-Est parisien et de
la DASS de Paris. Notre objectif est de les �tendre
� l'�chelle du territoire parisien et de les p�renniser
sous la forme d'un plan � moyen terme qui devrait
s'articuler autour de quelques objectifs dont
l'exp�rimentation a fait ses preuves : mise en �uvre
de relais sociaux avec de v�ritables structures
de r�insertion professionnelle, de relais
hospitaliers autour d'�quipes de Coordination et
d'Intervention aupr�s des Malades Usagers de
Drogues (�quipes ECIMUD) ; d�veloppement de la
politique de r�duction des risques, d'antennes
mobiles de rue et de structures d'accueil tenant
compte des caract�ristiques des quartiers, des
usagers et des trafics. Un "coordinateur par
quartier " serait charg� de mettre en
synergie l'action de la police, de la justice, des
�lus, des structures sp�cialis�es et des
habitants.
10.
Mettre en place un observatoire de la s�curit�
Il faut
sortir de la pol�mique sur les chiffres et pour
cela cr�er un organisme ind�pendant, charg� de
collecter, de mettre en perspective et de publier
des statistiques fiables sur l��volution de la
d�linquance � Paris et d��valuer
l�efficacit� des actions men�es.
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