L�ENFANT
DANS LA VILLE : R�CONCILIER PARIS
AVEC SON AVENIR
A
Une politique municipale totalement inadapt�e aux
enfants
B
Une priorit� : faciliter la garde des enfants
C
Adapter la Ville � l'enfant
D
Mieux soutenir la fonction parentale et la pr�vention
de l�enfance en danger
L'enfant
serait-il persona non grata � Paris ? La question
peut para�tre provocatrice mais la triste r�alit�
de la situation parisienne la justifie pleinement.
En 25 ans, la droite parisienne a transform� la
ville de Gavroche en une cit� hostile � ses
enfants, c'est-�-dire � son avenir. Cette forme
de discrimination g�n�rationnelle est devenue
insupportable et s'impose comme l'un des
principaux d�fis � relever pour les ann�es �
venir.
A.
Une politique municipale totalement inadapt�e aux
enfants
C'est
en vain qu'on cherche le domaine dans lequel la
municipalit� s'est pr�occup�e d'am�liorer la
place de l'enfant dans la capitale. Alors que ce
dernier est avant tout un pi�ton, elle a livr�
la voirie � l'automobile. Aux risques sanitaires
dus � la pollution s'ajoutent ceux de l'ins�curit�
routi�re : un pi�ton sur cinq victime d'accident
de la circulation est un enfant. La sant� ? La
ville n'a eu de cesse de fermer les dispensaires
et les centres de protection maternelle et
infantile. Le cadre de vie, les espaces verts, les
loisirs, le sport ? Les manques d'�quipement sont
criants notamment dans les arrondissements qui
comptent beaucoup d'enfants et de jeunes et les
horaires d'ouverture sont souvent inadapt�s.
Quant au taux de scolarisation des enfants de
moins de trois ans, il n'atteint que la moiti� de
la moyenne nationale. La liste est longue des
preuves de carences de la municipalit� sortante.
�
Mais
c'est sans doute dans l'accueil de la petite
enfance que son bilan est le plus pr�occupant.
On
ne compte en effet que 18 000 places de cr�ches,
pour 78 000 enfants de moins de trois ans, et les
listes d�attente comportent 13 000 demandes !
Fait aggravant, la r�partition des places de cr�ches
est tr�s in�gale. Par volont� d�lib�r�e, les
quartiers du Nord et de l�Est sont sous-�quip�s
tandis que, sans doute curieux effet du hasard, le
5e arrondissement est le mieux dot� avec 70
places offertes pour 100 enfants contre moins de
35 dans le 10e. Et que penser, par ailleurs, de la
gestion client�liste des cr�ches dans certains
arrondissements o� une place �tait (est encore
?) �chang�e contre la promesse d'une voix aux
prochaines �lections ?
En
outre en favorisant d�lib�r�ment les familles
nombreuses ais�es pour des raisons �lectorales,
la droite municipale a contraint � quitter Paris
beaucoup de familles nombreuses modestes, mais
aussi de jeunes cadres d�s l�apparition du
deuxi�me enfant. Le co�t du logement y a
puissamment contribu�. Mais il n�explique pas
tout.
Car
contrairement � ce qu�elle tente de faire
croire, la municipalit� a peu fait en mati�re
d�offre de garde collective, laissant les
familles se d�brouiller avec des modes de garde
individuels faisant appel au secteur priv�, plus
on�reux. En pure perte d'ailleurs, puisque faute
d'une r�partition g�ographique appropri�e, de
logements adapt�s et d'une aide financi�re
suffisante aux familles, ce secteur priv� reste
largement sous utilis� : ainsi sur pr�s de 3 400
assistantes maternelles agr��es, seules 2 300
environ �taient en activit� l'an dernier.
L'incoh�rence ne suffisait pas. Il fallait qu'il
d�bouche sur le g�chis humain !
�
Le
financement de la politique en faveur de la
famille est tout aussi insatisfaisant.
Depuis
1983, les financements compl�mentaires de la
Ville aux contributions de la Caisse
d�allocations familiales ont �t� r�duits de
moiti�. L�allocation logement parent seul -
enfant seul n�a pas �t� revaloris�e depuis 10
ans.
La
carte Paris Famille attribue notamment une aide
annuelle de 2 000 F � la m�me somme depuis 1986
� aux familles de trois enfants ou comportant un
enfant handicap�, quelles que soient leurs
ressources. Dans le m�me temps, l�allocation cr�dit
garde d�enfant, initialement pr�vue pour les
familles parisiennes les plus en difficult� pour
leur permettre d�acc�der � la cr�che, n�est
per�ue que par une dizaine de familles. La derni�re
allocation mise en place par la municipalit�, et
applicable au 1er septembre 2000, � quelques mois
des �lections, vise � diminuer le co�t de la
garde d'enfant en mode de garde individuel :
chacun sait pourtant que ce mode de garde n'est
accessible � Paris qu'aux familles ais�es.
�
Le
d�partement de Paris n'assume que tr�s mal la
responsabilit� qui est la sienne en mati�re
d�aide sociale � l�enfance et de protection
de l�enfance en difficult�.
La
droite parisienne a ainsi attendu 13 ans pour
faire adopter son premier sch�ma directeur de
protection de l�enfance et d�aide � la
famille alors que la loi lui en faisait obligation
depuis 1986.
Pour
ces jeunes Parisiens en grande difficult�, du
fait de situations familiales douloureuses, le
recours au juge et le placement � l�ext�rieur
de Paris ont �t� pr�f�r�s � une politique de
pr�vention en milieu ouvert, aggravant ainsi par
ce changement brutal leur environnement et leur
situation. Il est vrai que les cr�dits consacr�s
� la pr�vention de la d�linquance, notamment
ceux des Actions �ducatives en Milieu Ouvert,
stagnent depuis 1997 alors m�me qu�un effort
accru dans ce domaine est une �vidente n�cessit�.
B.
Une priorit� : faciliter la garde des enfants
L�augmentation
du taux d�activit� professionnelle des femmes,
le nombre important, et croissant, de familles
monoparentales, l��mergence de nouvelles formes
d�am�nagement du temps de travail, surtout avec
la mise en place des 35 heures, sont des sp�cificit�s
des grandes agglom�ration, et tout particuli�rement
de Paris, que la municipalit� ne peut plus
continuer d�ignorer.
De
plus, l�accueil des jeunes enfants est un
facteur d�terminant de l�insertion
professionnelle des femmes. Et chacun sait que la
scolarisation pr�coce permet de r�tablir
certains retards scolaires et favorise une plus
grande �galit� des chances au profit des
familles modestes
Pour
toutes ces raisons, les socialistes parisiens
proposent une r�ponse mieux adapt�e � la
demande des familles en mati�re d�accueil et de
prise en charge de la petite enfance. Cette
politique que nous entendons mener concernera tous
les Parisiens et Parisiennes et non pas seulement
quelques cibles �lectorales qui b�n�ficieraient
d'avantages particuliers refus�s aux autres.
�
L�effort
sera d�abord quantitatif.
Nous
entamerons d�s le d�but de la mandature une ren�gociation
du Contrat Enfance qui lie la Ville et la Caisse
d'Allocations familiales et fixe notamment le
nombre de places cr��es pour la petite enfance
sur une p�riode de cinq ans. Le but poursuivi est
d'augmenter ce dernier, mais il doit �tre atteint
dans la transparence.
C'est
pourquoi, nous proc�derons � un audit sur la
situation r�elle et des besoins de l'ensemble des
arrondissements. Cette �valuation men�e en
concertation avec les �lus locaux, les services
sociaux concern�s et les associations sp�cialis�es
permettra de d�boucher sur un nouveau sch�ma
pluriannuel de cr�ation des services d'accueil
des enfants de moins de six ans (places en cr�ches
collectives, haltes garderies, lieux d'accueil
innovants�).
Quel
objectif pour ce nouveau sch�ma ? Nous estimons
que le " taux de desserte " parisien en
cr�che collective devra passer de 40 % � 50 % en
une mandature, ce qui correspond environ � 2 000
places suppl�mentaires.
Par
ailleurs, d'autres instruments � disposition de
la Ville seront utilis�s. Ainsi, tout projet
d�urbanisme d�une certaine ampleur devra
comporter une structure d�accueil des enfants ce
qui est loin d'�tre le cas actuellement. Les
locaux vides appartenant � des bailleurs sociaux
seront sollicit�s pour installer des structures
d�accueil de petites dimensions. Des logements
sociaux seront propos�s � des assistantes
maternelles afin qu�elles puissent exercer leur
activit� dans Paris intra-muros et dans les
meilleures conditions. Afin de d�multiplier
l�effort municipal, la Ville passera des
contrats avec des grandes entreprises et
institutions publiques pour cr�er et offrir de
nouvelles places.
�
L�effort
devra �galement porter sur l�offre qualitative.
Il
devra r�pondre aux attentes des familles et
comportera notamment un r��quilibrage du nombre
de places en faveur des arrondissements jusqu��
pr�sent d�laiss�s, notamment dans le Nord et
l�Est.
Les
contraintes professionnelles importantes des
parents devront �tre mieux prises en compte. Sera
engag�e la r�daction d'un nouveau r�glement int�rieur
des cr�ches, apr�s n�gociation avec les
personnels, int�grant la possibilit� d'un
accueil en horaire d�cal� le soir et, au moins
au sein de certaines d'entre elles, des modalit�s
d'accueil ponctuel (de quelques heures � quelques
jours).
Afin
de r�pondre aux besoins, diff�rents pour chaque
famille, nous proposons la mise en place dans
chaque arrondissement d'un " coordinateur
petite enfance " charg� localement de la
coordination de tous les modes de garde existants
et des actions de soutien � la parentalit�,
ainsi que de l'information et l'orientation des
parents.
L�attribution
transparente des places sera assur�e et les
commissions d�attribution des cr�ches
municipales seront syst�matis�es et ouvertes �
l�opposition dans tous les arrondissements.
�
L�augmentation
des places offertes aux familles devra
s�accompagner d�un effort financier, en
particulier en direction des familles les moins
ais�es. Ainsi, la carte Paris � Famille
sera-t-elle modul�e en fonction des ressources
des familles et accessible d�s le deuxi�me
enfant. Une allocation sp�cifique de garde
d'enfant aux parents allocataires du RMI investi
dans un parcours de r�insertion professionnelle
sera institu�e.
C.
Adapter la Ville � l'enfant
Un
grand nombre de nos propositions sont de nature �
contribuer � une r�conciliation de la Capitale
avec ses enfants. Qu'il s'agisse d'urbanisme,
d'habitat, de diminution de la circulation
automobile et de la pollution, d'�cole, de
culture�, elles am�lioreront leur vie
quotidienne.
Dans
toutes les politiques municipales, il faudra avoir
sans cesse pr�sent � l'esprit l'int�r�t des
enfants. Sans doute est-il difficile ici de d�crire
toutes les actions qui pourraient �tre men�es.
Un exemple suffit toutefois � r�sumer notre �tat
d�esprit : celui de l�am�nagement de la Ville
et de l�habitat. Une politique intelligente et
peu co�teuse peut puissamment contribuer � int�grer
les enfants dans l�espace urbain et leur
environnement imm�diat. Il suffirait, par exemple
d�adapter les programmes de construction ou de r�habilitation
de la Ville de Paris pour offrir des espaces de
jeux aux enfants, notamment aux bas des immeubles
et dans les cours int�rieures, pour am�nager des
espaces de rangement des poussettes et v�los.
Dans chaque quartier, des espaces publics
pourraient �tre am�nag�s en aire de jeux ou,
pour les friches et terrains en attente de
destination, en terrains d�aventure. De la m�me
mani�re, des ludoth�ques seraient implant�es
dans les arrondissements " riches en enfants
".
Enfin,
une journ�e annuelle de l'enfant sera instaur�e
; cette journ�e, con�ue sous forme d'une f�te
pour les enfants permettra de valoriser leur pr�sence
et leur expression � Paris.
D.
Mieux soutenir la fonction parentale et la pr�vention
de l�enfance en danger
Nous
pensons que la Ville devra s�impliquer fortement
dans le r�cent programme gouvernemental de
constitution de " r�seaux d��coute,
d�appui et d�accompagnement des parents
". Cette action municipale devra passer par
l�implantation " d�antennes d�aide aux
parents et � l��ducation " qui seront
charg�es du soutien psychologique et �ducatif de
l �enfant en difficult�, mais aussi de la
reconstitution des liens parentaux�
Pr�venir
les possibles d�rives de l�enfance en danger
est une dimension majeure de l�action en
direction des jeunes. Les associations sp�cialis�es
estiment que le nombre d��ducateurs de rue
devrait �tre doubl� dans la capitale. Nous d�gagerons
les moyens financiers pour satisfaire cet objectif
tout en mettant en �uvre un soutien d�partemental
accru aux associations menant des actions �ducatives
et p�riscolaires aupr�s des enfants en difficult�.
Enfin,
nous veillerons, autant que possible, � recentrer
sur Paris intra muros les politiques d�accueil
familial ou en �tablissement sp�cialis� des
enfants en danger (aide � l�installation sur
Paris des assistantes maternelles de l�ASE par
exemple).
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